A l'époque où j'habitais avec mon père, on vivait comme deux vieux célibataires qui s'entendent comme chien et chat, "ne laisse pas traîner tes affaires", "tu pourrais ramasser tes miettes". A côté de ça, je sortais beaucoup avec lui, chez ses amis, au Théâtre de la ville pour aller voir Pina Baush. Il me faisait lire des bouquins, on écoutait beaucoup de musique, il m'avait offert des disques de Barbara.
"Quand ceux qui vont, s'en vont aller pour toujours et à tout jamais..."
Tu sais Chipo, le jour de mon enterrement, j'aimerais qu'il y ait ça comme musique. Et qu'on joue Moustaki, aussi.
Je me suis moquée de lui et lui ai dit qu'il ferait mieux de penser un peu moins à son enterrement et un peu plus à limiter picole et fromage, rapport à son diabète. Il est resté rêveur quelques instants tandis que je continuais de hausser les sourcils en riant de cette requête imbécile...
... le soir même, j'ai noté précieusement les titres dans un petit carnet.
Je t'aime, mon papa.
HS : je suis en vacances ce soir, donc sevrée d'office d'internet pour les semaines à venir. Je vous souhaite un très bel été à tous, et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures infraordinairement palpitantes !